Homélie pour la nuit de Noël, 25 décembre 2024
Quand j’étais petit garçon, j’aimais beaucoup Noël. Aujourd’hui encore, j’aime beaucoup Noël. Quand j’étais petit garçon, j’attendais Noël avec impatience. Grâce à un sens de l’observation peu commun, j’avais en effet remarqué que chaque année, le 25 décembre, je recevais des cadeaux. Et la nuit de Noël me paraissait bien longue, dans la fébrilité avec laquelle j’attendais l’aurore, impatient de découvrir les surprises que m’avaient réservées parents ou grands-parents. Puis les années ont passé. Et quand il a fallu commencer à se gratter la tête pour trouver des idées de cadeaux à offrir aux autres, c’est devenu nettement moins rigolo…
Il est permis de voir dans ces souvenirs d’enfance un véritable enseignement sur le sens de Noël. Noël est une fête pour recevoir un cadeau. À Noël, un don merveilleux nous est fait. Le prophète Isaïe nous le révèle dans la première lecture : « un enfant nous est né,
un fils nous a été donné ! ». Le cadeau qui nous est fait ce soir, c’est un enfant. Un enfant qui délivrera son peuple de l’oppression des tyrans et lui apportera une paix sans fin. Un enfant qui régnera pour toujours sur le trône de David. C’est bien ce que l’ange annonce aux bergers : « Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. » Dans la lettre qu’il adresse à Tite et que nous avons entendue en deuxième lecture, saint Paul nous apprend que ce Sauveur qui s’est manifesté à nous est aussi notre grand Dieu. « Il s’est donné pour nous afin de nous racheter de toutes nos fautes, et de nous purifier pour faire de nous son peuple, un peuple ardent à faire le bien. » Oui, le cadeau qui nous est fait en cette nuit de Noël, c’est Dieu lui-même qui se donne à nous, pour nous racheter et pour faire de nous son peuple.
Au cours de cette Eucharistie, il vient à notre rencontre, il se donne à nous. Dans quelques minutes, il nous dira par la voix des prêtres : « Ceci est mon corps, livré pour vous. » Quelle joie doit donc être la nôtre en recevant ce cadeau qui dépasse tout ce que l’on aurait pu imaginer ! Oui Seigneur, « Tu as prodigué la joie, tu as fait grandir l’allégresse ». Vois tes enfants rassemblés : « ils se réjouissent devant toi, comme on se réjouit de la moisson, comme on exulte au partage du butin. » Amen.
+ fr. jean-Vincent Giraud