Nous sommes des moines bénédictins. Nous appartenons donc à l’Ordre de Saint Benoît et nous vivons selon la Règle que Saint Benoît a écrite au 6e siècle. On attribue à notre Ordre la devise « Ora et labora ; prie et travaille », qui nous invite à louer le Seigneur et à travailler au cœur d’une vie fraternelle. En réalité, pour que cette expression illustre vraiment le déroulement de nos journées, il faudrait la modifier par « Ora, lege et labora ; prie, lis et travaille ».
Nous louons le Créateur de toutes choses pour Sa miséricorde infinie, en revenant sept fois par jour dans le chœur de l’église de notre monastère afin d’y célébrer ensemble son Amour. Ces temps de prière liturgique et communautaire sont des moments d’intimité avec Dieu. Aussi, nous dédions au moins une demi-heure par jour à la prière personnelle, que nous appelons l’oraison.
Nous nous mettons à l’écoute de la Parole de Dieu, à travers la lecture de la Bible, les écrits des Pères et docteurs de l’Église, la vies des saints etc. À Kergonan, chaque moine réserve ce temps de lecture entre les X et Y (à compléter). En lisant sa Parole, Dieu nous parle. Ainsi, nous cherchons à ne rien perdre de ces paroles en ouvrant grand les oreilles de notre intelligence et de notre cœur. Lorsque nous la méditons jour après jour, elle nous transforme intérieurement et nous lui répondons intimement par la prière.
Le travail est aussi un moment de rencontre et d’intimité avec le Seigneur. Les temps de travail sont des moments à part entière de la vie monastique. Comme le dit Saint Benoît au chapitre 48 de sa Règle : « ils sont véritablement moines, s’ils vivent du travail de leurs mains comme nos pères et les Apôtres ». Le père Abbé attribue une tâche précise (ex. la cuisine, l’hôtellerie, la boutique, l’entretien des vergers etc.) à chacun d’entre nous.
- Si le travail est accompli selon la Règle, il ne nous détourne pas de la présence habituelle de Dieu. Au contraire, il favorise le silence, l’humilité, l’obéissance et la charité.
- Les relations de travail contribuent à fortifier l’unité de la communauté.
- Il préserve aussi notre équilibre personnel : comme nous vivons en clôture, nous avons particulièrement besoin de nous investir et nous dépenser dans une activité.
Notre vie fraternelle
Autour du père Abbé, la communauté des frères cherche à développer une communion dans l’unité et dans la paix. Pour apprendre à s’aimer, les frères commencent par se servir mutuellement et à s’accueillir réciproquement dans leurs différences. La réponse au même appel du Christ cimente l’unité des cœurs. Il peut alors naître un véritable « esprit de famille », celui que décrit saint Benoît au chapitre 72 de sa Règle :
Notre vie liturgique
La liturgie est la prière que le Christ tout entier, la tête et les membres, adresse au Père dans l’Esprit-Saint. Nous prions dans l’église de l’abbaye, ensemble en tant que membres du corps du Christ. Nous y chantons les psaumes, ces prières qui font partie de la Bible, la Parole de Dieu. Ainsi nous prions Dieu avec la Parole même de Dieu. Il est au principe comme au terme de notre prière.
Tous les jours, nous louons Dieu en apportant tout notre soin à la célébration de la liturgie. La source et le sommet de notre liturgie, c’est la célébration quotidienne de la messe en latin et en chant grégorien.
En plus de l’eucharistie, saint Benoît a prévu que nous nous rassemblions pour célébrer la liturgie sept fois dans la journée, de manière à sanctifier tous les moments de la vie quotidienne :
- les Vigiles sont célébrées dans la nuit, dans l’attente du retour glorieux du Christ au lever du jour.
- les Laudes sont l’office de louange du matin.
- l’office de Tierce, plus court, est inséré dans la messe.
- les offices de Sexte et de None, eux, encadrent le déjeuner.
- la louange des Vêpres sanctifie la soirée.
- et les Complies marque la fin de la journée. Commence ensuite le silence de la nuit, qui dure jusqu’aux Vigiles du lendemain.
Quelques mots sur le chant grégorien
Le chant grégorien est l’expression musicale privilégiée de l’Église catholique latine. Il a été composé entre le 8ème et le 10ème s. Il apparaît comme le fruit mûr de plusieurs siècles de chant liturgique en langue latine dans l’Europe occidentale.
Nous chantons l’intégralité de l’office et de la messe en chant grégorien. Notre interprétation se rattache à celle de l’abbaye Saint-Pierre de Solesmes tout en tenant compte de certains apports de la musicologie plus récente.
Nous enregistrons régulièrement des CDs depuis les années 1960. Vous pouvez les retrouver au magasin de l’abbaye.
- la monodie : c’est un chant à une seule voix qui réunit tous les chanteurs dans l’unité d’un seul texte et d’une seule mélodie.
- la modalité : les mélodies sont composées dans des modes — une quinzaine environ — dont chacun exprime un climat musical, psychologique et spirituel particulier.
- le rythme libre : pas de mesure fixe, mais la liberté d’un rythme lié au développement naturel des moments du discours verbal et musical
- une prière liturgique : chaque pièce grégorienne a sa place bien précise dans le cycle des célébrations de l’année liturgique ; elle joue ainsi un rôle fonctionnel unique dans la liturgie chantée.
- une haute valeur musicale et spirituelle : les compositeurs anonymes des pièces grégoriennes sont reconnus comme des artistes de premier plan et de grands contemplatifs ; la fréquentation de leurs œuvres constituent une véritable initiation aux profondeurs de la vie spirituelle et à la prière chantée de l’Église, Épouse mystique du Christ.
Sous le regard d'un moine de Kergonan
Les alentours de l’Abbaye Sainte Anne de Kergonan sont d’une diversité et d’une richesse naturelles importantes. C’est sous le regard d’un moine que nous vous invitons à regarder les photographies prises, par thématique.