Homélie pour le dimanche de la Sainte Trinité 2020
Parler du mystère qu’est la Sainte Trinité ! La difficulté est bien réelle…
Cependant ne pas pouvoir comprendre tout le mystère de la Sainte Trinité ne veut pas dire que rien ne nous soit accessible. Depuis l’Ascension de Jésus notre humanité est dans la sainte Trinité. Maintenant ce mystère, d’une certaine manière, est notre mystère! Unis au Fils nous sommes tournés vers le Père, recevant tout de Lui et Lui redonnant toute gloire et tout honneur dans un Amour infini qui est l’Esprit Saint. Telle sera notre vie dans la lumière et tel est déjà notre vie mais sous le régime de la foi.
Un des chemins pour lever un peu le voile mystérieux qui nous cache la sainte Trinité est d’en regarder les effets en nous.
Mary Webb a raconté l’histoire d’une jeune fille : elle s’appelle Prue. Le roman se situe dans le pays de Galles. La petite Prue a un bec de lièvre. Cette infirmité l’oblige à une certaine réclusion. De plus aller au Temple l’ennuie ! Si bien qu’elle n’est pas très avancée dans la religion. Cependant depuis qu’elle est toute petite, elle est unie du plus profond de son cœur à tout le mystère de la nature, et surtout à cette Présence qui en fait la beauté.
Un après midi elle monte dans le cellier où mûrissent les fruits sur les étagères, elle respire le parfum de ces fruits et son regard embrasse la campagne qui s’étend tout autour d’elle. Tout d’un coup, du milieu du silence, elle sent qu’une Présence, toute de lumière, traversant l’infini, est venu toucher son cœur.
Désormais Prue n’est plus seule. Il y a quelqu’un, un quelqu’un qui la comble. Quelqu’un devant qui elle s’émerveille. Elle retient son souffle pour mieux écouter. Elle n’a jamais connu un tel bonheur. Elle sait qu’elle n’est plus seule et cette Présence est tellement comblante, tellement merveilleuse, que son infirmité disparaît dans cette Rencontre et c’est là dans cette merveilleuse Rencontre que Prue atteint sa vraie liberté. Cette liberté d’enfant de Dieu que la deuxième lecture nous invite à mettre en pratique bien concrètement.
L’expérience de Dieu est toujours synonyme de Libération.
Cependant un Chrétien a une façon unique de rencontrer Dieu. Un hommes, une femme non baptisée, non unie à Jésus par la sacrement du baptême, aussi bien disposée soit-il, soit-elle, ne verra Dieu que comme un Etre infiniment lointain (le péché originel a laissé des traces). Pour un chrétien, rencontrer Dieu c’est rencontrer un Père, mieux rencontrer Le Père. Et voir le Père c’est entrer dans la Vie/ recevoir la Vie , c’est entrer dans l’Amour/ recevoir l’Amour, c’est entrer dans le Don/recevoir la capacité de se donner sans retour. Un crétien n’a qu’un seul chemin pour entrer en relationavec Dieu et c’est le coeur du Christ, il voit avec les yeux du Christ qui sont des yeux de Fils, il parle avec la bouche du Christ qui est une bouche de Fils , il comprend et aime avec le coeur du Christ qui est un coeur de Fils
Le mystère de la sainte Trinité, tout comme celui de l’Incarnation, est notre secret à nous Chrétiens. Aucune autre religion n’a ces mystères dans ses trésors. Ne négligeons pas, ne méprisons pas nos trésors. Notre vie de chaque jour doit en être animée, illuminée.
Le Père n’a rien d’autre que de se donner tout entier, totalement, au Fils et c’est ainsi qu’Il est Père et le Fils n’a rien d’autre que de se donner lui même tout entier au Père dans l’Esprit Saint et c’est ainsi qu’Il est Fils. Le Mystère de la Croix ne peut se comprendre que dans la lumière filiale du mystère de la sainte Trinité.
C’est cette Vie Divine que Jésus est venu nous offrir. Sinon la communion Eucharistique n’aurait aucun sens. Recevoir Jésus Eucharistie sans se tourner vers le Père a autant de sens que de partir en voyage sans atteindre le but que l’on s’est fixé ! Pensons-y quand, élevant le Corps et le Sang à la fin de la prière eucharistique, le prêtre, Jésus Lui-même, S’offrira au Père. Unis à Jésus nous serons là dans les mains même du prêtre.
C’est ce même mystère de Vie Divine, que nous sommes appelés à vivre avec Jésus emporté par l’Esprit Saint vers le Père.
Ce mystère nous est donné et pour y entrer et en vivre dès aujourd’hui vous en connaissez déjà le chemin… Souvenez vous de Celui qui a dit : « Je suis la porte, Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie… »
En parlant de Vie, en cette journée de la fête des mères, n’oublions pas de remercier nos mamans pour le don de la vie qu’elles nous ont fait. Les mamans aussi sont les miroirs de la bonté de Dieu. Amen.
frère François-Xavier Gallois