Homélie pour le 22e dimanche ordinaire 2021

Chers Frères et Sœurs,


La Loi de Dieu promulguée par Moïse était revêtue de gloire et de prestige : ces commandements devaient être la sagesse et l’intelligence du peuple hébreu, sagesse et intelligence ne pouvant venir que de Dieu. Mais tous ces commandements, si admirables soient-ils, restaient extérieurs parce que l’Esprit Saint ne leur avait pas encore été donné pour que l’essence de la Loi divine devienne en chaque cœur le principe de toute action juste et méritoire.

L’Esprit Saint nous fait agir dans la liberté des enfants de Dieu. Sans Lui, nous pouvons avec les facultés que Dieu nous a données, faire des choses admirables, mais oublier Dieu, c’est-à-dire tomber dans l’orgueil et agir ainsi en hypocrite : l’action est bonne extérieurement, mais le cœur est rempli d’orgueil, de démesure, de fraude et d’envie. Nous avons reçu les louanges qui viennent des hommes, mais la condamnation de Dieu est sur nous. Plusieurs fois dans l’Évangile, Jésus condamne l’hypocrisie des scribes et des pharisiens qui se donnent en spectacle ; n’auraient-ils pas foi en Dieu pour tarir ainsi en leur cœur la source de la grâce ? Vous savez qu’à l’origine le mouvement des pharisiens était parti d’un bon sentiment : après la catastrophe de l’exil à Babylone, les scribes s’étaient demandé comment éviter à l’avenir une telle catastrophe c’est-à-dire comment rester fidèle à la Loi et à Dieu. Ils ont forgé des préceptes qui auraient dû maintenir la bonne observance de la Loi, mais en même temps, ils ont étouffé l’esprit qui inspirait la Loi, d’où la terrible condamnation de Jésus : « Les doctrines qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains. Vous laissez de côté le commandement de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes ». Jésus veut une religion de vérité qui ne peut se pratiquer que par le cœur. Ceci est rendu possible si nous laissons agir le Saint Esprit dans nos cœurs.

Saint Jacques nous dit que les dons les meilleurs viennent de Dieu seul ; nous devons être persuadé que chaque parcelle de notre existence vient de Dieu et que nous devons collaborer à l’œuvre que Dieu réalise en nous par sa grâce toute puissante. Accueillez donc humblement, rajoute saint Jacques, la Parole de Dieu semée en vous ; elle est capable de vous sauver, c’est-à-dire de nous unir à Dieu pour l’éternité dans un lien de connaissance et d’amour. Ce que voulaient faire les pharisiens pour sauver matériellement le peuple juif, nous, les chrétiens, nous voulons collaborer avec Dieu pour qu’il réalise en nous notre salut spirituellement. Pour cela Dieu nous a donné une intelligence et une volonté pour comprendre que le bien que Dieu veut nous donner est là pour perfectionner notre nature spirituelle d’enfant de Dieu ; et pour nous mouvoir par notre volonté vers ce but final et bienheureux. La raison unit l’intelligence et la volonté pour nous montrer qu’il est raisonnable de travailler à notre bonheur ; et la foi nous montre que ce bonheur ne peut être que spirituel et vécu éternellement en Dieu.

Ce bonheur éternel, Dieu nous le montre tous les jours dans la liturgie. À nous d’ouvrir notre intelligence et notre cœur pour que Dieu nous aide toujours plus avec sa grâce à progresser dans son amour et sa vérité. La Loi divine qui est avant tout amour de Dieu et du prochain a pour but premier de nous unir à Dieu. C’est pourquoi nous le prions aujourd’hui de développer ce qui est bon en nous et de protéger ce qu’il y a fait grandir. Réalisons surtout en nos cœurs ce qu’est la vraie vie, non pas cette vie présente, pleine de pièges et pesante, mais la Vie éternelle que Dieu a mise en nous par sa Parole de Vérité au baptême et qui doit germer toujours plus par sa grâce. La Loi de Dieu aura alors vraiment atteint son but. N’ayons donc pas peur d’entrer comme sainte Thérèse de l’Enfant Jésus dans la vraie Vie, et comprenons surtout que tout notre être est fait pour cela, la vie présente n’en étant qu’une préparation. Mettons-nous donc humblement en présence de Dieu pour reconnaître qu’il est tout pour nous, le commencement et la fin, et que nous devons être les instruments de son salut éternel.

Amen.

frère Yves-Marie +

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