Homélie pour le 30e dimanche du temps ordinaire 2021

Chers Frères et Sœurs,

Jésus est le Messie, le Sauveur d’Israël et du monde. C’est seulement ceux qui ont un cœur de pauvre qui le reconnaissent comme tel. Bartimée, un mendiant aveugle, est capable de recevoir dans son cœur la grâce de la guérison que Jésus est sur le point de lui donner. « Va, ta foi t’a sauvé. » et aussitôt, il se mit à voir. Bartimée ne fait pas attention à la foule qui d’abord le rejette, puis l’encourage ; pourquoi cette volte-face. Bartimée n’y prête pas attention ; il est tendu vers Jésus, il crie vers Jésus, il court vers Jésus, il est aux pieds de Jésus, il est guéri par Jésus. Seul Jésus sauve, Jésus est le Messie.

Quand Jean-Baptiste avait envoyé de sa prison des messagers à Jésus pour lui demander s’il était vraiment le Messie, Jésus répond par une constatation : les aveugles voient, les boiteux marchent et les lépreux sont purifiés. Ce signe était sans équivoque pour Israël depuis la proclamation des Prophètes Isaïe et Jérémie. Puisque vous voyez ces signes, c’est qu’alors le Messie est parmi vous. Et bien malgré ces signes évidents, les grands prêtres et les pharisiens ne croyaient pas et même étaient férocement hostiles à Jésus. Ils n’avaient pas le cœur de Bartimée, libre comme l’eau et simple comme une colombe. Bartimée est dans la joie car il a tout reçu.

La messe s’est justement ouverte sur ce chant : « Soyez dans la joie, vous qui cherchez Dieu » La joie chrétienne est en effet la joie d’être sauvé, comme celle de Bartimée. Elle repose sur le fait que le Christ nous a aimés et s’est livré pour nous. Elle est le fruit spontané de la foi, de l’espérance et de la charité, que nous demandons au Seigneur d’augmenter en nous et qui découlent elles-mêmes du mystère pascal du Christ : le rappel de sa mort provoque notre amour, l’annonce de sa résurrection ravive notre foi, et la promesse de sa venue nourrit notre espérance. La foi, l’espérance et la charité nous viennent de Dieu pour nous ramener à Dieu. De même, la joie chrétienne nous vient de Dieu et nous porte vers Dieu qui habite lui même dans sa béatitude, son bonheur éternel. C’est dans la mesure où notre vie puisera à cette sève que nous pourrons aimer ce que commande le Seigneur, de manière à obtenir ce qu’il promet. C’est dans la mesure où nous adhérons de toutes nos forces à la volonté de Dieu d’aimer Dieu et son prochain, que nous serons comblés par Dieu lui-même de sa présence et de sa puissance d’amour. Nous avons tellement besoin de Dieu comme Bartimée ; ne nous opposons pas à sa grâce par nos mauvaises actions entachées d’orgueil, mais devenons comme de petits enfants entre ses mains. Alors Dieu pourra agir dans le monde par notre intermédiaire et nous serons pleinement heureux comme les enfants de Dieu.

Amen.

frère Yves-Marie François +

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