La divine miséricorde

Actes 4, 32-35

1 Jean 5, 1-6

Jean 20, 19-31

En cet octave de Pâques, parmi les multiples motifs de reconnaissance et d’action de grâce au Seigneur, je vous propose de contempler l’un d’entre eux : la Miséricorde de notre Dieu et Sauveur.
Car ce dimanche, depuis que le pape saint Jean-Paul II l’a institué il y a 24 ans en même temps qu’il canonisait sainte Faustine, est le dimanche de la divine Miséricorde.

« Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit :  »La paix soit avec vous ! » »
Les disciples étaient dans la nuit, ils avaient peur ; l’espoir qu’ils avaient mis en Jésus était mort. Et le ressuscité vient à eux ! Il était là ! Aujourd’hui aussi, Jésus ressuscité est là au milieu de nous, même s’il ne se montre pas visiblement à nous. Et il nous dit, d’une parole efficace, qui accomplit ce qu’elle énonce : « La paix soit avec vous ! » Il nous donne sa paix. Nous l’accueillons. Sa présence et sa paix sont déjà des fruits de sa miséricorde.
Jésus montre alors ses mains et son côté. Ce sont les blessures de sa Passion qu’il montre ainsi, « en particulier la blessure du cœur, source d’où jaillit la grande vague de miséricorde qui se déverse sur l’humanité » (JPII homélie du 30 avril 2000) ; ce cœur du Christ qui est une fontaine intarissable de lumière et de vérité, d’amour et de pardon.
Jésus vient apporter la grande annonce de la miséricorde divine, et il en confie le ministère aux apôtres : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » […] Il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. A qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. » Les apôtres et leurs collaborateurs ont en charge ce grand service de la miséricorde et de la réconciliation ; ils doivent la répandre, tel des canaux, pour tous les hommes qui en ont soif, et leur apporter ainsi le salut miséricordieux venant de Jésus.
« A travers le cœur du Christ crucifié, la miséricorde divine atteint les hommes. […] Cette miséricorde, le Christ la diffuse sur l’humanité à travers l’envoi de l’Esprit qui, dans la Trinité, est la Personne-Amour, disait Jean-Paul II. Et la miséricorde n’est-elle pas le  »second nom » de l’amour, saisi dans son aspect le plus profond et le plus tendre, dans son aptitude à se charger de chaque besoin, en particulier dans son immense capacité de pardon ? » (JPII, homélie 30/4/2000)
Saint Jean, dans la 2e lecture, nous disait que « Jésus Christ est venu par l’eau et par le sang […] ; et celui qui rend témoignage, c’est l’Esprit, car l’Esprit est la vérité. » De même, Jésus s’est montré ainsi à sainte Faustine : elle a vu deux rayons de lumière sortir du côté du Christ, représentant le sang et l’eau. Ce sang et cette eau que saint Jean avait vus aussi au Calvaire lorsque le soldat ouvrit le côté de Jésus et qu’il en sortit du sang et de l’eau.
« Le sang évoque le sacrifice de la croix et le don eucharistique, et l’eau, dans la symbolique de Jean, rappelle non seulement le Baptême mais également le don de l’Esprit Saint. » (JPII, homélie 30/4/2000)

La paix que le Christ ressuscité nous offre est liée à la miséricorde. Jésus a dit à sœur Faustine : « L’humanité n’aura de paix que lorsqu’elle s’adressera avec confiance à la Divine Miséricorde. » Le message de la Miséricorde divine porté par sainte Faustine est comme un don du Christ ressuscité à son Eglise « qui nous aide à vivre plus intensément l’Evangile de Pâques pour l’offrir comme un rayon de lumière aux hommes et aux femmes de notre temps » (JPII). La Miséricorde divine répond à toutes les nécessités de l’homme, Jésus s’inclinant vers toute forme de pauvreté humaine. La plus redoutable de toutes ces misères étant le péché, la Miséricorde divine éclate tout particulièrement en pardonnant les péchés du pénitent. « Le sacrement de la Réconciliation est le moment où, selon les paroles du pape François à la fin du jubilé de la Miséricorde, nous nous sentons embrassés par le Père qui vient à notre rencontre pour nous redonner la grâce d’être de nouveau ses enfants. Nous sommes pécheurs et nous portons en nous le poids de la contradiction entre ce que nous voudrions faire et ce qu’au contraire nous faisons concrètement. Cependant, la grâce nous précède toujours et prend le visage de la miséricorde qui devient efficace dans la réconciliation et le pardon. Précisément, Dieu nous fait comprendre son immense amour face à notre être pécheur. La grâce est la plus forte et dépasse toute résistance possible, car l’amour est vainqueur de toute chose. » (Misericordia et misera)
Au moment d’aller demander le sacrement de la réconciliation – comme dans bien des circonstances de notre vie – nous pouvons prier Jésus avec l’invocation de sainte Faustine : « Jésus, j’ai confiance en Toi ! », ou encore avec celle, toute proche, de mère Yvonne-Aimée de Malestroit : « O Jésus, roi d’amour, j’ai confiance en ta miséricordieuse bonté. » Nous nous abandonnons ainsi avec confiance entre les mains du Seigneur, notre unique Rédempteur et Sauveur.
Avec les mots de Jean-Paul II, nous prions sainte Faustine : « Obtiens-nous de percevoir la profondeur de la miséricorde divine, aide-nous à en faire l’expérience vivante et à en témoigner à nos frères. Que ton message de lumière et d’espérance se diffuse dans le monde entier, pousse les pécheurs à la conversion, dissipe les rivalités et les haines, incite les hommes et les nations à la pratique de la fraternité. Aujourd’hui, en tournant le regard avec toi vers le visage du Christ ressuscité, nous faisons nôtre ta prière d’abandon confiant et nous disons avec une ferme espérance : Jésus, j’ai confiance en Toi ! » (JPII, homélie du 30/4/2000)

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