La bonté de Dieu proclamée par toute la Création, homélie dans la nuit de Pâques 2024

La liturgie de la vigile pascale se compose de quatre grandes parties : la liturgie du feu nouveau, puis la liturgie de la parole, la liturgie baptismale dans laquelle nous entrerons dans un instant, et enfin la liturgie de l’Eucharistie. Vous l’avez peut-être remarqué, ces différentes parties font intervenir à tour de rôle les quatre éléments de la création : le feu dans le rite de la lumière, l’air dont les vibrations portent la parole divine, l’eau dont allons être aspergés en mémoire de notre baptême, et la terre qui donne « la semence au semeur et le pain à celui qui doit manger » (Is 55, 10). À travers l’ensemble de ces signes, c’est donc la création tout entière qui est convoquée ce soir pour prendre part au mystère que nous célébrons. La première lecture nous a dressé de celle-ci un tableau magnifique, scandé par un refrain repris sept fois de suite : « Et Dieu vit que cela était bon. »

Cette bonté des créatures intervient dans notre liturgie pour rendre témoignage à la bonté du Créateur. Car c’est elle que nous célébrons en cette nuit pascale. « Confitemini Domino quoniam bonus ! » avons-nous chanté au cœur de l’alléluia qui vient de retentir joyeusement à nos oreilles après quarante jours d’absence. « Rendez grâce au Seigneur car il est bon ! » En cette nuit très sainte, nous proclamons les merveilles que, dans sa bonté, Dieu a réalisées pour nous.

La bonté du Seigneur s’est d’abord manifestée dans son œuvre créatrice. Il a appelé chacun de nous à l’existence. Il nous a tirés du néant de manière totalement gratuite, sans aucun mérite de notre part. Et pour cause ! « Cela était très bon. » dit la Genèse (Gn 1, 31). Pourtant, l’acte créateur est bien peu de choses par rapport à cette manifestation de la bonté divine qui nous a été donnée dans l’œuvre de la rédemption. « À quoi nous servirait-il de naître, chantait l’exsultet, sans le bonheur d’être sauvés ? » Par la mort et la résurrection de son Fils, Dieu nous a restaurés dans son amitié, que nous avions perdue par le péché. Dans le Christ, il s’est réconcilié l’univers, en faisant la paix par le sang de sa Croix, la paix pour tous les êtres sur la terre et dans le ciel (Col 1, 20). Aussi, avec la création renouvelée tout entière, exultons et rendons grâce au Seigneur car il est bon, car éternel est son amour ! Amen. Alléluia !

fr. jean-Vincent Giraud, abbé

Catégories : Homélies