Homélie pour la nuit de Noël 2025
Un jour, dans la montagne, un berger faisait paître le troupeau de son beau-père. Comme il marchait à travers le désert, voici que l’ange du Seigneur lui apparut dans la flamme d’un buisson ardent. Le berger regarda : le buisson brûlait sans se consumer. Il décida de faire un détour pour voir cette chose extraordinaire. Et du milieu du buisson, Dieu lui parla. Il lui disait qu’il avait vu la misère de son peuple, et qu’il était descendu pour le sauver et le délivrer de la main de l’oppresseur.
Quelque douze cents ans plus tard, dans la montagne du Judée, des bergers passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. Ils essayaient de prendre un peu de repos, tout en maintenant sur leurs bêtes un regard vigilant. Et voici que l’ange du Seigneur se présenta devant eux. Rayonnant d’une lumière éblouissante, il leur annonçait la naissance d’un Sauveur. Aussitôt, les bergers se mirent en route et découvrirent un nouveau-né, couché dans une mangeoire.
À plusieurs siècles d’intervalle, Moïse et les bergers de Bethléem ont fait une expérience comparable de la manifestation de Dieu dans leur vie. Ils ne s’y attendaient pas plus les uns que les autres. C’est un ange, messager du ciel, qui leur est apparu, en signe de la libre initiative de Dieu. Les uns comme les autres, ils ont été saisis de crainte à la vue de la gloire divine qui se manifestait à eux. Les uns comme les autres, ils se sont mis en route pour aller contempler de plus près ce qui se révélait à eux. Les uns comme les autres, ils ont entendu un message de salut, non seulement pour eux, mais pour tout le peuple.
Toutefois, alors que Moïse, qui craignait de porter le regard sur Dieu, s’était voilé le visage, les bergers de Bethléem sont invités à ne pas avoir peur. Dans l’enfant de la crèche, c’est Dieu lui-même qui s’offre bien volontiers à leurs regards. Le nourrisson qu’ils peuvent contempler est le véritable buisson ardent en qui le feu de la divinité a embrasé une nature humaine sans la détruire ni la consumer.
À notre tour, approchons-nous sans crainte de l’enfant divin, vrai Dieu et vrai homme. En embrasant de sa présence réelle nos offrandes apportées sur l’autel, il se fera nourriture pour notre salut. Et sans les corrompre, il enflammera nos vies au feu de sa divinité. Amen.