Hier, avant de prendre le train à la gare Montparnasse, il y avait des militaires dans la gare. Cela signifie que le risque d’attentat est réel sur notre territoire français. Et je me suis dit que je n’arriverais peut-être pas à destination, et qu’il y aurait peut-être un attentat dans le train. Et pourtant je suis monté, comme bien des gens qui eux, n’ont pas pensé à la même chose que moi, j’imagine. Ce voyage ne m’a pas causé d’inquiétude. Mais je me suis dit que peut-être la rencontre se rapprochait, ce qui est évidemment vrai pour chacun d’entre nous.

Cette histoire fait un peu écho à ce que nous révèle Jésus dans l’évangile de ce jour. Cet évangile est assez déroutant. Il pose aussi un certain nombre d’interrogations. Mais il nous parle surtout d’un jour il y aura une rencontre avec Jésus. Et nous ne savons pas quand ni comment. Saint Benoît dans sa Règle demande au moine d’avoir toujours la mort devant les yeux (RB IV, 55). Est-ce son commentaire sur ce passage évangélique ? On ne sait pas. Mais cela y correspond très bien.

Pour se préparer à cette rencontre, il faut deux choses : d’une part la désirer, et d’autre part s’y préparer, évidemment. La désirer, c’est chercher déjà toutes les occasions de rentrer en relation avec Dieu, quoique nous fassions, et où que nous soyons. C’est aussi la meilleure manière de s’y préparer. Pour nourrir cette préparation, il est bon aussi de méditer un peu sur la vie après la mort. Certaines personnes ont connu des NDI, des expériences de mort imminente. La grande majorité du récit de ces « e.m.i. » comme on les appelle en français, rapporte que ces gens sont donc « revenus » avec deux questions qu’ils ont « perçues ». 1) « qu’elle a été la sagesse de ta vie ? » Et puis 2) « comment as-tu aimé ? » Et toutes ont « perçu » une recommandation finale : « il te faut revenir car tu as encore quelque chose à faire sur terre ». Toutes celles qui ont raconté leur expérience, ont confié avoir changé de vie après cette expérience. Leur témoignage nous parle un peu de cette préparation à l’ultime rencontre. Et nous pouvons sans doute faire nôtres ces deux questions que j’ai évoquées. Et même les évoquer au présent.

Quel est la sagesse de ta vie ? Autrement dit, comment mets-tu à profit les dons que tu as reçus pour le bien des autres et de toi-même ?

Et puis : comment aimes-tu ? Jusqu’où aimes-tu ? Le pape François écrivait dans son dernier ouvrage « Espère » une phrase qui est un merveilleux résumé de l’histoire du salut. La voici : « Dans la vie, tout ne se résout pas avec la justice. Là où il faut endiguer le mal, quelqu’un doit aimer plus que ce qui est dû, pour commencer une histoire de grâce ».
De son côté Madeleine Delbrel a écrit cette parole étonnante : « un acte de charité (un acte d’amour donc) est une résurrection ».

Ces deux questions et ces deux commentaires ne nous projettent ils pas déjà sur ce chemin de LA rencontre ultime avec Jésus ?


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