Semaine 21edu Temps ordinaire – Année C-I, 2025

1 Th 4, 9-11 ; Mt 25, 14-30 – Samedi 30 août 2025

C’est un petit traité de perfectionnement de l’amour fraternel que nous propose aujourd’hui Paul. Il nous indique trois lieux d’attention, trois lieux de progrès. Le premier lieu consiste à mener une vie calme, à vivre calmement. Le mot « calme » connaît des possibilités étymologiques intéressantes. D’un côté il renvoie à l’idée d’un temps serein, d’une accalmie ; de l’autre il véhicule l’idée de chaleur brûlante d’après le latin cauma. Mener une vie calme revient donc à proposer une douceur aimante, un amour doux. Peut-être est-ce à quoi Benoît songeait lorsqu’il demande aux moines d’aimer leur abbé avec un humble amour ? C’est en tout cas ici ce la qualité de relation fraternelle qu’il demande. La douceur est ce qui manque le plus dans notre monde ; elle favorise la paix !

Le deuxième lieu est de s’occuper des ses affaires. On pourrait un voir une ironie – occupe toi de tes affaires ! – mais ne serait-ce pas là un anachronisme ? Paul ne demande-t-il pas au contraire de prendre soin de ce qui nous a été confié ? Si l’on veut éclairer ce passage avec la lumière de l’évangile du jour, c’est bien ce que l’on peut penser. Faire valoir les talents confiés, n’est-ce pas précisément nous occuper de nos affaires ?

La dernière invitation est le travail manuel. Il est intéressant de constater que Paul place le travail manuel dans l’exercice de la charité fraternelle. On penserait peut-être que le travail manuel met chacun devant son talent, dans une certain individualisme. En fait nous découvrons ici que ce travail manuel place chacun en relation avec les autres, comme les membres d’un même corps. Ainsi le travail de chacun est au service de l’autre. C’est peut-être cela le talent qui nous est confié et dont il nous faudra rendre compte : le service de la charité.

Ce premier talent nous l’avons tous, il se conjugue avec la charité. Dieu nous envoie la charité. Avec elle il nous est demandé de produire quelque chose d’unique. Un peu comme si la charité venait solliciter notre individualité afin de produire une couleur unique, une couleur qui manquerait si nous ne la produisons. Depuis le commencement du monde il y a ainsi des milliards de couleurs produites ou bien avortée, comme ces talents qui ont fructifié ou pas… Et la particularité de notre couleur, c’est que sous le regard divin elle est à la fois unique et à la fois multicolore, un peu comme si on retrouvait derrière cette couleur chacun des couleurs primaires ! Quelle merveille !!!


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