Semaine 23e du Temps ordinaire – Année C-I, 2025

Col 2, 6-15 ; Lc 6, 12-19 – Mardi 09 septembre 2025

L’image sur laquelle Paul nous invite à méditer aujourd’hui est celle du Christ victorieux. Dans l’iconographie grecque on appelle ce Christ le Christ Pantocrator. À l’époque où la liturgie de l’Église est passée du grec au latin vers le 3e siècle, les évêques qui s’étaient réunis pour définir le vocabulaire latin à partir du grec, décidèrent de traduire « Pantocrator » par « Tout puissant ». C’est indéniablement et sous la motion de l’Esprit saint, ce qui leur avait semblé le plus opportun. Il est néanmoins permis de relever une nuance particulière dans ce mot. Car littéralement Pantocrator signifie : « celui qui gouverne tout ». Il y a dans le mot « gouverner » un certain mouvement horizontal au regard de la toute puissance qui, elle, renvoie une idée assez verticale.

Dans l’évangile de ce jour les deux notions se croisent signant en quelque sorte toute chose du signe de la Croix. La nuit de prière que Jésus passe caché en Dieu son Père nous parle de cette puissance d’un Dieu qui est relation. Jésus a autant passé la nuit en prière avec son Père que son Père a passé un temps incréé avec son Fils bien aimé. Nous oublions souvent cela lorsque nous séchons durant une adoration devant le Saint Sacrement exposé. Pendant que nous sommes là, Dieu Tout-puissant, lui aussi est là, bien vivant, « profitant » de notre présence.

Et cette nuit de prière – je vous laisse ici profiter du jeu de mots qui vous rejoint peut-être – aboutit par une action horizontale au choix des apôtres. Une question peut surgir dans notre esprit : pourquoi Jésus avait-il donc besoin de prier ? Il est vrai Dieu. Il a tout ce qu’il faut pour agir en ce monde. Jésus a prié pour nous révéler que Dieu est prière. Cette prière-là est don, don total de soi. C’est une expression de la relation trinitaire en Dieu. Si Jésus a prié c’est précisément pour nous apprendre que Dieu est Trinité, si bien que le Père agit dans le Fils par l’Esprit qui désigne les apôtres dans la voix du Fils reçue du Père. Ainsi le choix du Fils est celui du Père et de l’Esprit. Et ce choix s’étend jusqu’à chacun de nous, ici et maintenant.

Il n’y a donc rien d’étonnant à ce qu’une force sortît de lui pour guérir toute la foule. Ce qui est beaucoup plus étonnant en revanche, c’est que cette force qui sort toujours de Lui, en particulier lors de l’Eucharistie, ne nous guérisse pas tous instantanément. À cela la petite-Thérèse répondait : « la confiance, il n’y a que la confiance ». Oui : Dieu nous choisit bien plus que nous ne le croyons habituellement et veut nous guérir. Mais Lui faisons-nous confiance ?


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