Commentaires des lectures de la Messe du Jeudi 21 août 2025

Semaine 20e du Temps ordinaire – Année C-I, 2025

Jg 11, 29-39a ; Mt 22, 1-14 – jeudi 21 août 2025

Deux lectures bien difficiles semble-t-il. Le résumé de la terrible histoire de Jephté serait peut-être « c’est cher payé ! ». Eb c’est bien vrai. Mais alors une question surgit : qui a présenté la facture ? Mesurez-vous ce qui s’est passé dans cette histoire ? Qui a établi le marché donnant-donnant ? Contrairement à ce qu’il dit à sa fille, ce n’est pas elle qui a accablé son père, mais c’est lui même, Jephté, qui s’est accablé tout seul. Dieu n’a rien à voir dans ce deal, dans ce contrat, dans cet arrangement – dirait Péguy. Et nous, combien de fois avons-nous mis Dieu dans l’embarras avec nos marchés aux parfums plus moins corrompus ?

L’évangile vient éclairer tout cela, comme toujours ! C’est merveilleux de voir combien l’évangile vient éclairer ces zones d’ombres commerciales de nos sombres trafics. Jésus ne parle pas de contrat, mais d’invitation. Invitation, appelle, élection. Tous sont invités, beaucoup sont appelés, peu sont élus. Des premiers, le cardinal Sarah nous a parlé hier : Dieu n’intéresse plus beaucoup les hommes et les femmes de notre temps : ils ont déjà tout ! Mais que dire des deux autres groupes ? Quel est cet appel parcimonieusement couronné d’une élection ? Et aussi que signifie cette histoire de vêtement de noce que n’a pas enfilé assez tôt cet hôte improbable contraint de lâcher son cadi alors qu’il faisait sans doute ses courses au proxy du coin ?

Les Pères de l’Église ont répondu à toutes ces questions, qui se posaient à eux dans un vocabulaire quelque peu différent il est vrai. Nous sommes tous appelés à la charité, à l’amour. « Au soir de notre vie nous seront jugés sur l’amour » écrit saint Jean de la Croix. Mais peu répondent à cet appel si bien que peu sont élus. Car la particularité de cette élection, c’est que sa réussite dépend de notre engagement. Si bien que cette élection n’a finalement rien de particulier ! Car celui qui veut – aujourd’hui encore – être élu, doit s’engager. C’est juste cohérent ! Omettre cela c’est assuré sa propre défaite ! C’est précisément l’histoire de notre bonhomme au cadi rempli ! Il a commis une omission dans sa liste de course : l’amour ! Il a oublié l’amour !