Semaine 21edu Temps ordinaire – Année C-I, 2025
1 Th 4, 1-8 ; Mc 6, 17, 29 – Vendredi 29 août 2025
C’est une exhortation à laquelle Paul se livre. Il ne demande pas de progrès, mais carrément la sainteté. La sainteté c’est la séparation d’avec ce qui n’est pas Dieu, la séparation avec ce qui ne conduit pas à Dieu. Le mot « sainteté » signifie en hébreu « séparation ». Lorsque Dieu dit dans le livre du Deutéronome : « vous serez saints car moi Dieu je suis saint », c’est comme s’il disait : vous serez séparés car moi Dieu je suis séparé. C’est ça être maître de soi. C’est savoir ce que je fais de ma vie, de mes actes, de mes pensées. Je m’arrête et je réfléchis. Dans le livre des Nombres il est souvent question de détruire ce qui ne conduit pas à Dieu, parfois jusqu’à la lapidation. Le refrain final de toutes ces normes est : tu enlèveras le mal du milieu de toi. Voilà la sainteté à laquelle Dieu nous appelle afin de faire de nous des créatures vraiment libres.
Dans l’évangile nous entendons en cette fête du martyr de saint Jean-Baptiste, une illustration de cette liberté. Jean-Baptiste dénonce l’adultère, qui est aussi une injustice, d’Hérode. Il invite le roi à cette séparation, il l’invite à se séparer de la femme de son prochain. Hérode lui n’est pas libre ! Le texte dit en effet : « à cause du serment et des convives ». C’est dramatique : le cadre dans lequel il vit l’empêche d’envisager autre chose que de faire assassiner Jean-Baptiste. Voyez jusqu’où peuvent nous entraîner nos compromissions sans que nous en ayons conscience. Vite, séparons-nous de ce qui ne conduit pas à Dieu !
Hier, le pape Léon recevait une délégation de personnalités civiles du diocèse de Créteil. Voici quelques lignes de son allocution, qui illustre et actualise l’attitude de Jean le Baptiste : J’ai bien conscience que l’engagement ouvertement chrétien d’un responsable public n’est pas facile, particulièrement dans certaines sociétés occidentales où le Christ et son Église sont marginalisés, souvent ignorés, parfois ridiculisés. Je n’ignore pas non plus les pressions, les consignes de parti, les “colonisations idéologiques” – pour reprendre une heureuse expression du Pape François –, auxquelles les hommes politiques sont soumis. Il leur faut du courage : le courage de dire parfois “non, je ne peux pas !”, lorsque la vérité est en jeu. Là encore, seule l’union avec Jésus – Jésus crucifié ! – vous donnera ce courage de souffrir pour son nom. Il l’a dit à ses disciples :« Dans le monde, vous aurez à souffrir, mais gardez courage ! J’ai vaincu le monde »1 Et si nous prenions ce message aussi pour nous ?
1) Léon Pape, Discours à une délégation d’élus et de personnalités civiles du Val de Marne (Diocèse de Créteil), le 28 août 2025.
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