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Semaine 1e du Temps de l’Avent – Année A-II, 2025
Is 4, 2-6 ; Mt 8, 5-11 – Lundi 1 décembre 2025
Le terme gloire apparaît deux fois dans la première lecture. La première fois il désigne le Germe que fera grandir le Seigneur. C’est évidemment la figure du Christ, Germe de justice, Germe de la souche de Jessé. Il est dit de ce Germe qu’il sera l’honneur et la fierté des rescapés d’Israël. La deuxième fois il désigne un dais, un lieu de refuge et un abri. Les rescapés d’Israël sont ce petit reste souvent évoqué dans les Écritures, qui désigne ceux qui parmi les fils d’Israël, se tourneront vers le Seigneur. Ils peuvent être parfaitement reconnus en Marie qui s’est totalement tournée vers le Seigneur. Elle a fait du Seigneur sa demeure, et le Seigneur s’est fait en Elle sa demeure ! Puis c’est aussi le peuple de Dieu qu’est l’Église, et donc aussi chacun de nous qui pouvons trouver en Jésus notre refuge !
L’évangile élargit l’accès à cette demeure du Seigneur. En effet, Jésus nous apprend que sa demeure en nous, c’est la foi. Une foi qu’il dit n’avoir pas trouvée en Israël. Oserai-je une remarque ? « Seigneur, ta Mère Marie ne demeurait-elle pas déjà dans cette foi ? » La réponse à cette question se résout assez facilement je crois en regardant l’intention de l’évangéliste : il me semble évident qu’en rapportant ce que Jésus a dit, Matthieu visait le peuple d’Israël tel qu’il pouvait venir vers Lui, et non pas cette cellule familiale ecclésiale qu’incarnait déjà Marie et où demeurait intacte la foi d’Israël.
Comme je l’ai déjà dit une autre fois, le terme « digne » en grec est porteur d’un sens matériel qu’il ne faut pas omettre, et non pas seulement d’un sens relatif à la seule dignité comme on peut le penser en français ou même en latin. Je le rappelle simplement ici : le terme « ikanos » qui est rendu ici par « digne » signifie mot à mot avoir la place. Donc le centurion ne dit pas seulement que le païen qu’il est ne peut recevoir Jésus sans risque de « salir » Jésus qui devra ensuite se « purifier » d’avoir fréquenté ou touché un païen comme le disait la Loi mosaïque que ce centurion connaissait bien. Le centurion dit aussi, en quelque sorte, « fais de la place en moi afin que je puisse accueillir ta Parole et que germe en moi la vraie foi ». La demande qu’il formule à Jésus met Jésus dans l’admiration car ce centurion reconnaît publiquement l’autorité de Jésus, son « exousia », alors que les contemporains de Jésus ne la lui reconnaissent pas. Et cela aboutit à la guérison du serviteur, et sans doute aussi au déploiement de la foi de cet homme dont on ne sait rien de plus… sinon que sa parole se répète à chaque eucharistie depuis des siècles !
Puisse-t-il être pour nous un exemple, non seulement à la messe lorsque nous prononcerons ses paroles, mais aussi dans notre vie de chrétien afin que Jésus prenne toute la place en notre cœur et en notre vie.
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