Semaine 23e du Temps ordinaire – Année C-I, 2025
Col 3, 1-11 ; Lc 6, 20-26 – Mercredi 10 septembre 2025
Il est peu probable que les hommes et les femmes qui défileront aujourd’hui en France auront lu ce matin l’évangile du jour. Et pourtant si cet évangile ne peut pas leur être transmis, à quoi sert-il ? Va-t-on refaire le coup de l’étique procédurale, disant : « ah, désolé, dans ce cas-là, ça ne s’applique pas ». Faudrait-il donc organiser une contre-manif, sœurs en tête, avec la banderole des Béatitudes ? Ce n’est pas sûr non plus. En vérité ces deux cortèges ne pourraient d’ailleurs pas se croiser ; car leurs destinations respectives ne sont pas les mêmes. Les uns cherchent les réalités de la terre, les autres celles d’en haut. Mais alors que vient faire cet évangile, que peut-il venir débloquer dans cette journée de blocage ? Si le message de Jésus ne passe plus, que va-t-il donc se passer ?
Paul a répondu à cela dans une de ses épîtres, disant : « si le Christ n’est pas ressuscité (…) alors mangeons et buvons, car demain nous mourrons » (1 Cor 15). L’évangile de ce jour vient nous remettre devant les yeux l’absurdité d’une vie horizontale qui s’arrêterait en même temps que notre cœur. Il vient dénoncer l’absurdité de la convoitise et la soif de la possession qui est une idolâtrie (Col 3, 5). Jésus n’est pas venu nous dire « ça ira mieux demain ». Il est venu nous apprendre que nous dépendons tous les uns des autres et que ce n’est qu’ensemble que nous pourrons venir en aide à chacun. Et qu’il nous faut consentir à cette vérité-là qui est la seule qui puisse permettre à chacun de vivre en paix. C’est elle qu’il faut débloquer ! Plus de mensonge entre vous, comme l’écrit Jacques dans son épître (5,16). Car le drame de notre pays n’est pas autre chose que celui de l’indifférence face à la vérité. Opposer aux mensonges le mensonge n’apportera rien de vrai !
Faisons donc le choix de la vérité dans chacune de nos actions. C’est peut-être ce que nous pouvons faire de mieux pour notre pays aujourd’hui, nous ferons ainsi mourir en nous ce qui n’appartient qu’à la terre. Providentiellement, c’est justement ce que nous demandions à l’office des Laudes ce matin :
Dieu qui nous as sauvés, exauce-nous ; transforme-nous en disciples de la lumière et en artisans de la vérité ; puisque en naissant de toi nous sommes devenus des fils de lumière, fais que nous sachions te rendre témoignage devant les hommes.
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