Homélie pour le septième dimanche de Pâques, à l'abbaye St Michel de Kergonan

Chers Frères et Sœurs,

le Christ a bien insisté avant de retourner auprès de son Père sur le fait qu’il n’abandonne pas les Apôtres et tous ceux qu’il a choisi, et tous ceux qu’il choisira jusqu’à la fin des temps pour en faire ses frères et leur montrer sa gloire. Sous peu de jours, il nous enverra l’Esprit Saint d’auprès de son Père pour nous rappeler tous ses faits et gestes, toutes ses paroles de Vie et de Vérité. Il nous enverra le Consolateur pour nous soutenir intérieurement et réaliser des œuvres grandes et belles, des œuvres divines à travers les vases d’argile que sont ses serviteurs. L’Ascension n’est pas un abandon, mais Jésus a voulu nous retirer sa présence physique pour que nous puissions l’aimer spirituellement. Tout en ayant les pieds sur terre, nous devons avoir le regard fixé vers le ciel. Lui-même a dit que nous devons adorer en esprit et en vérité. En effet quoi de plus vrai et donc de plus solide et réel que Dieu puisque tout ce qui est créé vient de Lui. Tout ce que nous avons à faire ici-bas, est de retourner à la source c’est-à-dire à Dieu pour jouir enfin dans la patrie retrouvée du bonheur éternel et de la gloire dans laquelle vit Dieu et qu’il veut nous faire partager.

L’Ascension nous apporte un deuxième réconfort qui est de savoir que l’humanité de Jésus est désormais assise à la droite du Père. Comme nous partageons avec Jésus la même humanité, notre chair aussi avec notre esprit, est déjà dans la béatitude. Nous pouvons être persécutés et exterminés, nous sommes déjà vainqueurs par le Christ qui nous a aimés. Personne ne pourra nous arracher de la main du Père.

Dans cette période qui se situe entre l’Ascension et la Pentecôte, l’Église nous invite à tourner nos regards vers le Père qui demeure dans la gloire ; et vers al Vie éternelle qui consiste à le connaître. C’est pourquoi la prière de Jésus à la Cène, suit le même mouvement. Arrivé au moment ultime de sa vie sur terre, Jésus est tout tendu vers son Père, et nous invite dans le même mouvement à être tendus nous aussi vers notre Père céleste. Cette prière sacerdotale est partagée entre les trois années A, B et C en ce septième dimanche de Pâques ; cette année nos regards sont fixés sur la gloire de Dieu et sur la Vie éternelle. Jésus vient du Père et retourne vers le Père, non sans nous avoir révélé son Nom qui est ineffable et qui nous sauve. Prions ardemment Dieu pour qu’il augmente en nous la foi, l’espérance et la charité. Que cette vie spirituelle ne soit pas seulement perçue intellectuellement mais qu’elle devienne concrète et tangible dans nos vies.

Insistons encore sur le fait que notre seul but sur terre est d’atteindre le Vie éternelle pour contempler la gloire de Dieu. « Il nous faut donc obéir en tout temps, à l’aide des biens qu’il a mis en nous, afin que non seulement le père irrité n’ait pas à déshériter un jour ses enfants, mais que le maître redoutable, provoqué par nos mauvaises actions, n’ait pas à nous livrer à la peine éternelle, comme de très méchants serviteurs qui n’auraient pas voulu le suivre à la gloire ». (RB, prologue, 6-7)

Amen.

frère Yves-Marie +

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